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Catalogués "Senior" à 45 ans

  • stephvinay
  • 24 mars 2024
  • 3 min de lecture

Bonjour à tous,

 

Je reviens à la charge après deux coachings de personnes « seniors » et d’une « junior » ainsi que de leurs ressentis.

Assez terrible de faire le constat que les Juniors sont évidemment catalogués trop « junior », « sans expérience ». De même, à la quarantaine passée, il se produit quelque chose de magique (ou devrais-je dire « diabolique ») qui nous ferait devenir « vieux » aux yeux des recruteurs, de l’entreprise, de la société.

Reprocher à un jeune d’être trop jeune et de ne pas avoir assez d’expérience et à un quarantenaire et plus d’être trop vieux et de couter trop cher !….


une photo d'un senior dans une manif

Là où certaines cultures telles que le Japon ou même les US valorisent pleinement la séniorité comme un asset dans l’entreprise ; en France, la société au sens large nous fait sentir honteux de vieillir.


Certains secteurs pourtant la valorisent comme l’industrie du paiement car même si ce secteur a évolué, la technicité de cette industrie valorise l’apport de l’expertise associé souvent à l’âge de ses salariés.

Certaines « starts up » aussi réalisent que l’association « senior -jeune » constitue un duo gagnant dans le développement d’une structure encore fragile.

Alors qu’est-ce que cela signifie d’avoir un senior dans ses murs ?


Il est vrai que certains seniors sont des personnes qui, le plus souvent, ne machent plus leur mot en entreprise, et qu’’ils peuvent être, si ce n’est réticents, sceptiques aux changements de l’entreprise.

Mais, ne pas macher ses mots dans le monde de l’entreprise apporte un atout pour un manager qui sait le gérer car elle libère la parole. Elle permet d’avancer pour autant qu’elle reste contrôlée et constructive. Critiquer, challenger pourquoi pas mais dans tous les cas, la plupart des seniors ont l’habitude d’avancer malgré tout car ils ont compris le jeu de l’entreprise, « tant que tu restes, tu suis et avance avec l’entreprise ». En ce sens, donc, ils sont faciles à manager.


De la même façon qu’on promeut la diversité culturelle et celle des genres en entreprise, pourquoi celle liée à l’âge semble encore tant freiner les entreprises.

Un senior bénéfice de part son expérience, d’une connaissance précieuse à l’entreprise, d’un historique qui permet de mettre en perspective son évolution et d’avoir une vision plus complète. Il a un savoir-faire souvent important et un recul éclairant dans des situations stressantes.


Dans mes coachings les seniors se mettent à douter (entre parenthèse, j’anime auprès de l’AFJE, un atelier sur ce thème le 26 juin, je ne manquerai pas de vous en partager les réflexions et échanges en résultant). Douter de rester qui ils sont.  


L’entreprise dans laquelle ils ont souvent consacré une bonne partie de leur vie professionnelle et pour laquelle ils ont tant investi, commence doucement (quand ils ont de la chance) à leur faire comprendre qu’ils sont un poids, qu’ils coutent chers. Ce qu’on leur autorisait il y a qq temps, semble d’un coup devenir déplacé. Là où avant, ils étaient soutenus, ils deviennent gênants.


Mon travail dans ce cas-là, ne va pas être de changer ce mindset extrinsèque à eux et qu’ils ne peuvent pas véritablement contrôler mais de leur rappeler avec confiance qui ils sont, leur enlever ce doute et les pousser à trouver des alternatives à ce nouveau traitement.

 

Pour ma part, il va falloir que je m’y fasse, mais je suis, moi aussi, SENIOR.

Senior aux yeux de tous, aux yeux de ma fille ado et ça je comprends bien l’idée mais je le suis aussi dans le monde professionnel.


C’est fou comme cela est arrivé vite, un jour vous êtes un cadre actif et la question de votre âge ne se pose même pas et le lendemain, vous êtes catalogués senior. Et en plus je suis une femme alors autant vous dire que, j’envoie encore moins de rêve … je revendiquerai bien mon côté George Clooney féminin, du genre plus elle vieillit plus elle devient séduisante, mais clairement j’ai la société sur le dos qui ne voit rien d’attirant ni attractif professionnellement parlant, ni même personnellement d’ailleurs.

 

Je me sens pourtant être la meilleure version de moi-même du haut de mes 45 ans (bientôt 46), heureuse, épanouie et confiante en mes capacités.

Alors, j’ai décidé que je tenterai de ne pas me laisser convaincre par les dictats de la société ; les projets j’en ai plein le cœur et la tête et je continue de rêver, rire et profiter du haut de mes seulement 45 ans.

Non, je ne suis clairement pas vieille et j’espère ne jamais l’être même à mes 80 ans.

J’ai encore tant de choses à apprendre aussi et je remercie chacun de ceux qui en me faisant confiance, me permettent d’avancer professionnellement grâce à eux.

 

Vive les seniors, les juniors, la diversité et la différence, « ensemble on va plus loin »...

Belle semaine

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