Gérer la différence en entreprise
- stephvinay
- 10 mars 2024
- 2 min de lecture
Bonjour à tous,
Confrontée à cet écueil dans ma vie professionnelle à de nombreuses reprises, j’ai vu des personnes qui ne rentraient pas dans les cases, tentaient de s’adapter dans des entreprises très formatées et subir le couperet de leur « différence ».
Je pense à des personnes dont on a identifié qu’elles étaient hypersensibles, diagnostiquée Asperger, dyslexiques mais pas que : je pense aussi par exemple très simplement aux personnes qui viennent de pays différents dont la culture est tellement éloignée de la nôtre qu’elle rend parfois complexes nos interactions...

Déjà souvent confrontées aux jugements des autres, à l’exclusion, ces personnes ont déjà une sensibilité accrue au rejet ; elles ont dû apprendre pour certaines à se travestir pour ressembler aux autres mais combien de temps cela peut-il tenir ?
L’entreprise n’est pas forcément le méchant non plus, quand le patron a un business à faire tourner, il ne peut pas toujours prendre le temps de s’adapter, il a besoin d’être pragmatique et notamment quand il s’agit d’une petite structure pour laquelle la survie dépend de chacun des membres qui la composent.
La société, nous tous en tant qu’être humain, nous avons bien sur notre part dans cette histoire mais quand la différence nous cogne aux yeux, nous pouvons avoir du mal à retenir nos sentiments primaires telle que la peur de l’inconnu et ce que cet inconnu nous renvoie.
Je parlais avec l’une de ces personnes d’exception qui me disait « seule 3% de la population française est comme moi, alors oui je dois m’adapter, et ça me semble logique mais je n’ arrive pas à m’intégrer en entreprise».
En tant qu’être humain, manager, je lui rappelle la merveilleuse personne qu’elle est, à quel point je me suis enrichie à son contact, qu’elle ne doit pas renoncer, juste affiner. Affiner l’univers dans lequel elle pourrait trouver à s’épanouir sans ressembler à éléphant dans une boutique de porcelaine, mais plus à un poisson dans l’eau, un poisson différent mais un poisson.
Mais je ne peux alors que constater son regard triste qui me dit qu’elle aimerait être comme tout le monde, qu’elle est fatiguée, qu’elle a besoin de temps pour reconstituer ses forces et se battre encore en espérant ne pas se reprendre encore le même mur.
Facile pour moi d’avoir de l’énergie, de lui proposer de l’accompagner mais le chemin, c’est elle qui l’arpente tous les jours, pas moi.
Personnellement, je me plais à me dire que je me sens différente, car après tout ne serait-ce que biologiquement nous sommes tous uniques, 8 milliards de personnes différentes.
Peut-être ma différence était- elle moins grande mais peut être aussi l’ai-je inconsciemment étouffée pour rendre ma vie plus simple et me conformer à la société et ses règles.
Est-ce que la différence, ne doit-elle pas à tout prix être valorisée puisqu’elle est déjà en nous? Mais comment le faire quand on doit vivre en société ?
Bcp de questions, pas de réponses mais n’est-ce pas aussi une partie du chemin… .





