Le besoin de reconnaissance : pourquoi attendre des autres ce qui doit venir de nous ?
- stephvinay
- 23 sept. 2024
- 4 min de lecture
Dans nos vies professionnelles, le besoin de reconnaissance est omniprésent. Nous attendons souvent que notre valeur soit validée par notre hiérarchie, nos collègues, ou même par l’ensemble de l’organisation. Que ce soit à travers des compliments, des promotions ou des retours positifs, nous cherchons cette validation pour nous rassurer sur la qualité de notre travail.
Cette attente peut sembler tout à fait légitime sur le principe ; « je me donne à fond pour aider mon chef à finir son projet dans les temps, j’apprécierai à minima en retour un peu de reconnaissance ».
Le seul problème c’est si ça vous semble évident d’avoir un retour, malheureusement vous n’en aurez pas souvent dans le monde professionnel et ce, pour des milliers de raisons différentes et qui d’ailleurs la plupart du temps n’ont pas de rapport direct avec vous.
Aussi, vous pouvez tout à fait, sous la forme qui vous ressemble faire un petit rappel à votre boss si le « merci » tarde à venir, mais si vous êtes dans une frustration plus grande, c’est très certainement que vous êtes en quête de reconnaissance.

Or cette quête permanente de reconnaissance externe peut vite devenir un piège, nous plaçant dans une posture d’attente, voire de dépendance. Comment alors ne pas se laisser démotiver par l’absence de feedback ou la rareté des marques de reconnaissance ?
Comme le disait si bien l’écrivaine et activiste américaine Maya Angelou :"Vous seul, vous êtes assez. Vous n'avez rien à prouver à personne."
1. La reconnaissance : un moteur de motivation, mais aussi une source de frustration
Dans une entreprise, il est tout à fait normal de vouloir être reconnu pour ses efforts. Cela peut prendre la forme d'une promotion, d'un compliment ou même d'une simple mention dans une réunion. Cependant, quand cette reconnaissance tarde à venir, elle peut générer frustration, démotivation, voire un sentiment d'injustice.
Prenons l'exemple de Marie, une cadre marketing dans une grande entreprise. Pendant des mois, elle travaille sans relâche sur un projet stratégique pour sa société. Son équipe réussit à atteindre tous les objectifs, parfois même au-delà des attentes initiales. Pourtant, au moment de l’évaluation annuelle, elle se rend compte que ses efforts n’ont pas été mentionnés. Aucun retour positif de la part de son manager, aucune reconnaissance publique de son travail. Marie se retrouve déçue et démotivée.
Comme beaucoup, elle attendait cette reconnaissance pour se sentir validée dans son travail. Mais le problème n’est pas tant que sa contribution n’a pas été reconnue car peut-être l’a-t-elle été de façon trop discrète par rapport à son investissement, ou ce à quoi elle s'attendait.
C'est là que se situe le noeud du problème, comme vous êtes en attente et bien forcément, vous risquez d'être décue et Marie a mis tout son bien-être professionnel entre les mains d’une validation extérieure.
2. Changer de perspective : la reconnaissance doit venir de soi
Ce qui manque souvent dans ces situations, c’est la capacité à se reconnaître soi-même pour ses propres réussites. En plaçant notre satisfaction et notre bien-être professionnel entre les mains des autres, nous nous condamnons à vivre dans une attente perpétuelle.
Mais qu’est-ce qui empêche Marie de prendre un moment pour apprécier son propre travail ? Pourquoi ne pas reconnaître ses efforts, célébrer ses réussites, même si elles ne sont pas publiquement saluées ?
Lorsque nous parvenons à nous auto-valider, nous nous libérons d’une grande partie de cette frustration. Cela ne veut pas dire que la reconnaissance externe n’a pas de valeur, mais elle ne doit plus être notre unique source de satisfaction. Être fier de son parcours, se féliciter pour ses efforts, même dans les petites victoires, est un acte puissant de confiance en soi.
Je sais bien que cela fait très "coaching" de dire tout cela mais, c'est notre culture qui nous interdit d'être fier de nous, de nous féliciter.
L’ironie dans tout cela est que je pense même que, plus vous vous détacherez des retours des autres, plus vous aurez tendance à obtenir de reconnaissance extérieure. Comme vous ne l'attendez pas et bien, elle apparaîtra d'autant plus.
3. Apprendre à s'auto-reconnaître
Comment, alors, cultiver cette reconnaissance personnelle ? Voici quelques pistes :
Faire régulièrement le point sur ses accomplissements : Prenez le temps, chaque semaine ou chaque mois, de noter ce que vous avez accompli. Même les petites victoires méritent d’être célébrées. Cela peut être dans votre tête, sur votre trajet de retour à la maison, avant de vous coucher...peu importe. Pendant un temps, nous, on faisait même cela à table au moment du repas, c'est sympa aussi.
Se fixer ses propres objectifs : Plutôt que d’attendre que quelqu’un d’autre définisse vos succès, fixez-vous des objectifs personnels. Ils deviendront votre propre baromètre de réussite. Vous aurez aussi le sentiment de contrôler votre vie, de tenir la barre, c'est très satisfaisant.
Ne pas chercher l’approbation constante des autres : La reconnaissance externe ne devrait être qu'un bonus, pas un besoin fondamental. Apprenez à apprécier votre travail sans chercher constamment l’aval des autres.
Prendre du recul : Il est essentiel de se rappeler que les autres ont aussi leurs propres contraintes et objectifs, et que l'absence de reconnaissance ne signifie pas nécessairement que votre travail est dévalorisé. Cela n'est effectivement pas la plupart du temps, personnel.
4. Un changement de paradigme pour une plus grande autonomie professionnelle
Cultiver la reconnaissance personnelle ne signifie pas que vous ne devez plus vous attendre à des retours positifs dans votre entreprise. Cela signifie simplement que vous devez cesser de vous reposer entièrement sur ces retours pour vous sentir valorisé(e). En développant une plus grande autonomie émotionnelle et professionnelle, vous gagnerez en confiance, en stabilité et en bien-être.
Comme l’a si bien dit l’acteur britannique Anthony Hopkins (je ne sais pas si vous le suivez sur les réseaux mais il est très inspirant) :"Ma philosophie est : il ne faut jamais attendre de reconnaissance de la part des autres. Si vous faites quelque chose qui a de la valeur, alors votre récompense, c'est de savoir que vous l'avez fait bien."
En conclusion, la reconnaissance est un moteur, mais elle ne doit pas devenir une dépendance. En apprenant à reconnaître notre propre valeur, nous nous libérons de l’attente extérieure et renforçons notre confiance en nous. Cela nous permet d’avancer avec plus de sérénité et d’accomplir nos objectifs personnels et professionnels, peu importe les circonstances.
Sur ce, belle semaine à vous





