S'auto -évaluer dans le travail, une bonne idée ?
- stephvinay
- 1 avr. 2024
- 3 min de lecture
Bonjour à tous,
Il est fréquent que dans mes coachings et discussions avec des collègues, je constate que nous sommes très souvent, dans l’auto-évaluation de notre travail. En gros, nous nous jugeons nous-mêmes pour expliquer tel ou tel comportement de notre manager ou de l’entreprise à notre égard.
Votre manager ne vous a pas donné d’augment malgré le travail de dingue que vous avez fourni lors du dernier projet ; le directeur commercial qui ne vous a même pas remercié d’avoir réussi à rendre à temps cet énorme travail qu’il vous a demandé et pour lequel vous avez bossé tout le week-end.
Du coup forcément, le petit vélo dans votre tête tourne : « ça se trouve il a trouvé cela nul…. » « je lui avais dit que je n’y arriverai pas et là il m’en veut …

Je pense que cette auto-évaluation s’avère la plupart du temps assez désastreuse.
En effet, très souvent, vous vous sous-évaluez et vous jugez sans bienveillance et objectivité aucune. Vous contribuez à vous « charger » encore plus dans une situation souvent déjà complexe.
Vous projetez ce qu’on appelle le syndrome de la « boule de cristal » qui consiste à laisser l’autre deviner ce que l’on pense ou à lui prêter des intentions sans preuve. « Il ne comprend jamais rien » « je n’ai pas osé de te demander car j’avais peur de te déranger » « Je ne t’ai pas dit car j’ai pensé que tu allais mal le prendre »….
Aussi, cette auto-évaluation de vous-même et de la situation, vous pousse le plus souvent, à ne rien faire et laisser pourrir la situation.
Objectivement pour parvenir à une auto-évaluation assez censée de vous-mêmes, il vous faut un bon niveau d’estime et de confiance en vous, ce qui ne court pas les rues.
Il n’est objectivement pas courant d’avoir atteint ce niveau de maturité sur soi-même car la vie est tout simplement complexe, et pas toujours une loterie d’écueils bienheureux. Il est donc normal que nous rencontrions des difficultés à rester strictement factuel et à ne pas faire intervenir nos croyances limitantes dans notre analyse de la situation surtout quand elle nous concerne au premier chef.
Aussi, je vous invite à essayer quelque chose.
Une première bonne approche consisterait à tenter d’écrire un mail à l’intéressé.
Elle vous poussera à faire intervenir votre capacité d’analyse de la situation, à essayer de l’objectiver, de la décrire factuellement. Évidemment, l’idée est vous, vous en souvenez j’en suis sûre, de parler d’abord et avant tout de faits et de vos sentiments sous forme de ressenti personnel sans acculer ni juger l’autre. En le jugeant, vous projetez en effet sur lui, des pensées qu’il n’a pas peut être même pas eues, vous le mettez dans une situation où vous ne lui laisserai pas vraiment de voies d’issue et donc d’envie de clarifier le point avec vous.
Ce mail étant construit, vous attendez le lendemain pour « dormir » dessus.
Vous vous laissez alors l’opportunité de l’ajuster encore quelque peu si nécessaire. Une fois bien ficelé, et bien, vous ne l’envoyez pas ! vous allez voir l’intéressé en vous appuyant sur votre mail pour en discuter.
C’est intimidant de parler, je le comprends bien, mais vous verrez c’est tellement salvateur à de nombreux égards, bien plus que l’auto-évaluation dans laquelle vous vous étiez enfermée.
Je ne vous vends pas de "Happy ending" garanti, même si objectivement la plupart du temps, ça se finit souvent bien mais cette interaction, vous permettra d'y voir plus clair et de vous donner les moyens objectifs d'envisager les next steps.
Sur ce, Belle semaine à tous





